par Céline LESIOURD

Qu’est-ce que la méditation ?

La méditation est une discipline très ancienne. Pratiquée depuis plusieurs millénaires en Inde, elle était initialement réservée à quelques moines qui tentaient d’atteindre, par cette voie, une forme d’ascèse.

Selon ses adeptes, la méditation permettait également d’accéder à la connaissance, celle de la réalité, à travers une discipline rigoureuse incluant le corps et l’esprit. Au fil du temps, cette pratique s’est étendue à d’autres territoires et a progressivement été intégrée aux techniques médicinales d’origines chinoise, égyptienne, grecque, juive et arabe.

De nos jours, il existe une pluralité de pratiques méditatives (méditation zen, tibétaine, transcendantale, bouddhique,etc), et donc une pluralité de définitions, qui vont varier en fonction des cultures, du contexte dans lequel elles se pratiquent, de leurs objectifs, de leurs techniques employées…

Une définition commune à l’ensemble de ces pratiques pourrait être « l’entraînement de l’esprit ». Ce qu’il faut comprendre derrière cette très brève description, c’est que, tout comme les activités physiques et leur impact sur le corps, les changements au niveau de l’esprit ne peuvent s’obtenir qu’avec une pratique régulière de la méditation. Ce n’est qu’en s’entraînant régulièrement qu’une amélioration de certaines capacités psychologiques pourra être observée, telles que :

– la concentration,
– l’attention,
– l’équilibre émotionnel,
– la résistance au stress,
– la gestion des douleurs chroniques,
– le développement des émotions positives…



Cet entraînement de l’esprit s’effectue au quotidien, par différentes techniques, comme par exemple des techniques de concentration permettant d’éviter que l’esprit ne se disperse, ou des techniques d’observation permettant quant à elles de voir et de prendre conscience d’un certain nombre de phénomènes mentaux et de leurs caractéristiques.
Ces séances régulières ont pour but de pacifier et clarifier le regard que nous portons à la fois sur nous mêmes mais aussi sur le monde. L’objectif va donc être de retrouver un calme intérieur, un apaisement, une sérénité émotionnelle et surtout, une plus grande lucidité sur nous-mêmes avec la prise de conscience de nos forces et de nos fragilités.

Contrairement à ce que l’on peut penser de prime abord, la méditation n’isole pas et ne coupe pas du monde. Elle permet au contraire de se reconnecter à l’instant présent, à ce qui nous entoure, à nos propres ressentis physiologiques et psychiques.

La méditation désigne alors tous les effets de l’esprit sur le corps humain.

Nos rythmes de vie actuels font que nous sommes souvent multi-tâches, impliquant le fait que notre attention divisée soit fortement sollicitée. Nous sommes donc fréquemment obligés de faire plusieurs choses en même temps, ce qui peut mener à un épuisement psychique et physique.

La méditation va alors consister à s’arrêter de faire des choses. Cette « pause » dans l’action perpétuelle va nous permettre de prendre conscience que nous sommes là, dans l’instant présent. C’est cet instant présent qui constitue la porte d’entrée de la méditation.

« Que se passe-t-il dans mon corps à cet instant ? »
« Que se passe-t-il autour de moi ? »
« Quels sont les sons que j’entends ? »
« Quelles pensées viennent à mon esprit ? » Etc


S’arrêter, ressentir et prendre conscience…

Ainsi, méditer, ce n’est pas quitter le monde mais bien au contraire, c’est avoir une qualité de présence dans le monde différente, meilleure, et plus efficiente. C’est faire les choses en pleine conscience.

De quel type de méditation parle-t-on ?


Il s’agit ici de la méditation pleine conscience dont les caractéristiques essentielles sont le suivantes :

• c’est une méditation laïque (concept fondamental) qui va donc se distinguer des méditations pratiquées au sein de lieux de culte.

• c’est une méditation validée par la science par près d’une trentaine d’années de recherches scientifiques. Les très nombreuses études réalisées sur la méditation pleine conscience ont démontré un impact positif significatif sur le cerveau, la réduction du stress, l’amélioration du sommeil, le ralentissement du vieillissement cellulaire, etc.

• l’apprentissage de cette méditation pleine conscience se révèle relativement facile et peut s’effectuer parfois en quelques semaines. Par contre, même si cette méditation s’apprend rapidement, elle doit être entretenue et perfectionnée tout au long de la vie.

• enfin, c’est la méditation la plus répandue dans le monde.

En fonction du travail que l’on souhaite effectuer, les exercices de méditation peuvent être plus ou moins longs, plus ou moins fréquents. Mais la clé de la méditation est la pratique régulière. Avec l’expérience et l’entraînement, la méditation peut se pratiquer n’importe où, n’importe quand, que l’environnement soit calme ou bruyant…

La méditation pleine conscience et les psychothérapies

Depuis une vingtaine d’années, la méditation pleine conscience a été intégrée aux domaines de la psychologie clinique, de la psychologie de la santé, de la psychiatrie et des neurosciences.

De nombreux programmes portant sur la méditation pleine conscience ont ainsi été développés. Leur efficacité a été testée par des recherches cliniques rigoureuses validant leur place dans le champ des psychothérapies. De ce point de vue là, les approches cliniques s’appuyant sur la méditation pleine conscience ont été incluses dans ce que l’on appelle la 3ème vague des thérapies cognitivo-comportementales. Citons par exemple la thérapie d’acceptation et d’engagement (thérapie ACT).

La place de la méditation pleine conscience au sein d’une psychothérapie est particulière. En effet, cette démarche n’intègre pas les notions d’éradication de symptômes ou de réussite thérapeutique.
Elle s’aborde plutôt comme une invitation à mieux se connaître, à modifier la perception que nous avons de nos difficultés et la relation que nous entretenons avec nos problèmes, sans essayer de les chasser ou de les contrôler.
Les approches cliniques basées sur cette pratique peuvent être utilisées pour tout type de difficultés, ce qui fait de la méditation pleine conscience un très bon complément des psychothérapies dites plus « classiques ».

Sources :

Andre, C. (2011). Méditer jour après jour. L’Iconoclaste, Paris.
Bondolfi, G., Jermann, F. & Zermatten, A. (2011). Les approches psychothérapeutiques basées sur
la pleine conscience (mindfulness): Entre vogue médiatique et applications cliniques fondées sur
des preuves. Psychothérapies, 3(3), 167-174. https://doi.org/10.3917/psys.113.0167
Laureys, S. (2019). La méditation, c’est bon pour le cerveau. Odile Jacob, Paris.
Rommeluere, E. (2015). S’asseoir tout simplement. L’art de la méditation zen. Seuil, Paris

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *