Avant d’entamer une psychothérapie, on se pose toujours de nombreuses questions. L’une d’entre elles revient systématiquement : Combien de séances sont nécessaires pour que le traitement fasse effet? Combien de temps dois-je consulter un psychologue pour avoir des résultats ? Il n’existe bien entendu pas de réponse toute faite, ce serait trop facile. Il existe autant de thérapies que de patients et chacun répondra différemment.

À chaque thérapie sa durée idéale

Il existe de nombreux types de psychothérapies, chacune répondant à des modes opératoires différents et de ce fait à des durées différentes. En fonction des besoins du patient, il choisira un traitement adapté à ses troubles ou ses questionnements. La nature des problèmes qui nous amènent à consulter peut influer sur le traitement choisi et de fait sur sa durée. Ce n’est pas forcément la nature du mal qui influence le temps passé en thérapie, même si bien entendu de lourds traumas peuvent prendre du temps à se régler. Par exemple, une « simple » analyse pour mieux se connaître peut durer plusieurs années. Tandis qu’une thérapie cognitive ou EMDR entamée pour soulager des traumas ou des phobies ne durera parfois que quelques mois.

La psychanalyse

La psychanalyse par exemple n’a pas de durée définie. Mais en général, elle dure plusieurs années et requiert des rendez-vous réguliers. Elle s’achève quand le patient et le praticien estiment que les résultats sont suffisamment bons et les objectifs atteints. Ce type de psychothérapie est encore très en vogue en France. Elle permet d’explorer la source d’un trouble et de le comprendre.

La thérapie cognitivo-comportementale

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), plus prisée ailleurs en Europe ou aux États-Unis, et qui observe d’excellents résultats, est une thérapie qui se base sur l’identification d’une problématique et sur les possibles moyens de la gérer au quotidien. Cette thérapie explore bien entendu les causes de cette problématique, mais le but sera surtout de trouver des astuces pour gérer les difficultés quotidiennes. Et pour cela, un nombre délimité de séances est établi, avec un plan de route qui permettra d’atteindre l’objectif.

L’EMDR

Ou Eye Movement Desensibilization and Reprocessing, est une thérapie qui a fait ses preuves. Elle se base sur des mouvements de l’œil guidés et une exploration de la problématique. Ces mouvements de l’œil effectués pendant que l’on « revit » les événements permettent d’en atténuer la souffrance. Pour traiter un problème isolé, 2 à 4 séances d’EMDR sont nécessaires. Pour régler un mal-être plus global, il peut falloir jusqu’à 20 séances, à raison de 2 à 4 séances par mois.

Les thérapies de groupe peuvent également être d’assez courte durée. Notamment dans le cas des thérapies de couple qui n’ont pas vocation à durer des années.

Mais le type de thérapie n’est pas la seule chose qui définit sa durée.

Durée idéale de thérapie : ce que dit la recherche

Psychologie – combien de temps pour voir les effets d’une thérapie

Combien de temps dois-je consulter un psychologue? La recherche a également son mot à dire en matière de durée idéale. Certaines études ont montré très sérieusement que les psychothérapies avaient une durée idéale, aussi bien au niveau des séances que de la durée en elle-même. Avec toutes les réserves évoquées plus haut (spécificités de chacun, thérapie, etc).

Les thérapies les plus efficaces dureraient entre 12 et 16 sessions de 45 minutes. Ceci, à hauteur d’une séance par semaine, représente 3 ou 4 mois. Même si la durée s’allonge souvent à cause des aléas du quotidien (congés, maladie ou vacances peuvent repousser une séance). Les 45 minutes peuvent être réparties sur la semaine, comme c’est parfois le cas lors des psychothérapies en ligne. Il est pourtant important de se rappeler que la durée d’un traitement est propre à chacun.

Pourquoi continuer la thérapie même quand ça commence à être difficile?

La psychothérapie (en ligne ou en cabinet), c’est dur. Ça peut faire très mal, on peut avoir l’impression d’y perdre son temps. On peut s’y ennuyer et le pire dans tout ça, c’est que ces sentiments sont parfaitement normaux… Voire nécessaires. Alors pourquoi s’infliger ça ?

La psychothérapie n’est pas facile

S’il arrive de rire en psychothérapie, l’objectif est avant tout de régler des problématiques. Ces problématiques, à minima, questionnent, et au pire nous gâchent la vie. Le sujet est donc sérieux voire lourd…

La thérapie implique que l’on parle et que l’on explore des sujets difficiles et que l’on aborde des points que l’on a souvent refoulé pendant des années. Même si votre psychologue doit être bienveillant, il est là pour vous faire avancer. Il n’hésitera donc pas à parfois à mettre les « pieds dans le plat » en évoquant des sujets que vous auriez préféré éviter. C’est son métier et ça fait partie du jeu.

Alors, si vous ressentez le besoin de parler à une personne externe, mais que vous craignez « ne pas savoir quoi dire », rassurez-vous. Votre psychothérapeute saura vous aider à dérouler le fil de vos pensées. Mais cela ne veut pas dire que ce sera facile. D’ailleurs, c’est peut-être ça qui vous bloque vraiment : la peur d’avoir mal. À raison.

Quand la psychothérapie en ligne ou en cabinet fait mal

Une psychothérapie peut s’avérer douloureuse. Il est même probable que cela soit douloureux à un moment ou à l’autre. Et que durant une certaine période vous ayez même l’impression de vous sentir encore plus mal qu’avant de commencer. Si c’est pour souffrir encore plus, quel est l’intérêt ?

Malheureusement, ou heureusement, c’est selon, la psychothérapie va vous forcer à affronter en face vos problématiques. Et à accepter les émotions que provoquent ces problématiques. Des émotions souvent enfouies et refoulées dont on se passe bien au quotidien, mais qui nous pourrissent tout de même la vie en se manifestant de façon détournée (TOCs, angoisses, Troubles du comportement alimentaire, déprime, etc). Lorsque l’on prend conscience de ces émotions et que l’on évoque leur raison, la douleur peut être vive. Tous les sentiments négatifs refont soudain surface. On peut alors avoir l’impression de se prendre une énorme vague en pleine figure. Ce moment est nécessaire puisqu’il vous permet d’affronter ces émotions et de les digérer plutôt que de les refouler. Cela n’empêche pas le processus d’être douloureux. Durant cette période, votre psychothérapeute peut vous prodiguer des conseils pour gérer au mieux l’inconfort ou même vous orienter vers un psychiatre qui vous prescrira un court traitement le temps que la tempête passe.

À noter : Si certains traitements peuvent réveiller des souvenirs violents qui vont ébranler le patient, la plupart du temps l’inconfort est tout à fait supportable et ne nécessite pas que l’on prenne d’action particulière.

Quand la psychothérapie est ennuyeuse

Bien que ce sentiment semble moins intense, l’ennui est souvent plus difficile à gérer en thérapie, puisque la douleur permet de comprendre que quelque chose s’est mis en marche. L’ennui ou l’inertie donnent simplement l’impression de n’aller nulle part et peuvent être beaucoup plus frustrants, voire pousser à interrompre un traitement.

Pourtant, il faut l’avouer, on s’ennuie souvent en thérapie. Il peut arriver qu’on ait l’impression qu’il ne se passe rien pendant une longue période et que l’on ressasse sans arrêt les mêmes sujets, sans progresser le moins du monde (à première vue, en vérité, ces moments de creux nous permettent d’avancer malgré tout). On finit même par en avoir assez de repenser aux mêmes sujets inconfortables sans pour autant trouver de solution satisfaisante, ni se sentir vraiment mieux au quotidien. L’ennui est tel qu’on commence à annuler certaines sessions et à remettre en question l’utilité de la thérapie.

Sans compter que l’on craint d’ennuyer notre psychologue et que cette peur nous parasite tout au long des séances. Or, il faut savoir deux choses : tout d’abord, c’est le métier du psychologue d’écouter ce que vous avez à dire, quoi que vous ayez à dire. Ce n’est pas votre rôle de le distraire. Deuxièmement, dans ces discours que vous considérez comme ennuyeux, se cachent en vérité des éléments essentiels qui vont permettre à votre psychologue en ligne ou en cabinet d’identifier des schémas ou de vous proposer des pistes de réponses. Si vous avez l’impression de n’aller nulle part ou de vous ennuyer à chaque séance, n’hésitez pas à aborder le sujet avec votre thérapeute. Il pourra vous proposer des solutions ou vous aider à dépasser ce sentiment.

Ça va s’améliorer…

Alors, combien de temps dois-je consulter un psychologue? La thérapie ressemble à un tour en montagne russe. Les révélations suivent des moments de grandes descentes, puis d’attente, et encore de loopings… Le chemin thérapeutique, n’est pas linéaire, mais chaque émotion négative est en vérité utile pour nous aider à comprendre nos troubles et à finalement trouver la solution. Alors accrochez-vous !

Renégocier les termes, renégocier la thérapie

Se décider à consulter un psychologue, c’est se lancer sur une route dont on ne connaît pas encore la destination. Même si on peut se faire une idée au préalable. Avant toute chose, il faut choisir le praticien et le type de traitement qui vous conviennent. Un psychiatre peut vous y aider. Une fois que vous avez choisi la psychothérapie et trouvé votre psychologue, ce dernier pourra vous indiquer la durée approximative du traitement et vous communiquer plus d’information sur son déroulement.

Tout n’est pas figé. Si au bout de quelques séances, vous réalisez que vous vous sentez-mieux, il n’est pas forcément nécessaire d’aller plus loin. À l’inverse si le courant ne passe vraiment pas, vous pouvez décider de changer de praticien. Soyez conscient que le mieux-être prend du temps et ne baissez pas les bras après quelques séances sans résultats concrets.

Si au terme de votre traitement, vous ressentez encore le besoin de consulter, votre psychologue pourra étendre le nombre de consultations ou vous proposer des alternatives. Enfin, même si une psychothérapie nous fait beaucoup de bien, il n’est jamais exclu d’y retourner plus tard; Ailleurs ou avec la même personne pour approfondir un sujet ou en traiter un autre.

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